Titre : Acide Sulfurique
Auteur : Amélie Nothomb
Maison d’édition : Le Livre de Poche
Date de parution : 02 mai 2007
Genre : Dystopie
Prix : 5.50€
J’avais ce livre dans ma bibliothèque depuis très longtemps. Comme beaucoup d’autres Nothomb.
Je les ai presque tous lus, mais c’était il y a tellement longtemps que j’ai décidé de relire celui-ci.
Je me souvenais de ce livre comme d’un très bon roman. Et il me semble que je n’avais pas tort.
Résumé
Vint le moment où la souffrance des autres ne leur suffit plus : il leur en fallut le spectacle.
Extraits
« Il y a un proverbe arabe qui paraît de circonstance : Ne baisse pas les bras, tu risquerais de le faire une heure avant le miracle. »
« Le sommet de l’hypocrisie fut atteint par ceux qui n’avaient pas la télévision, s’invitaient chez leurs voisins pour regarder « Concentration » et s’indignaient :
-Quand je vois ça, je suis bien content de ne pas avoir la télévision ! »
Mon avis
J’ai toujours eu du mal à cerner la raison de mon amour pour la plume d’Amélie Nothomb. Je crois que c’est en partie sa façon d’allier la douceur et la cruauté dans une fabuleuse explosion d’émotions.
En tout cas, le rythme de ce roman est excellent. Les chapitres sont courts et prenants, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde.
La trame en elle-même n’est pas révolutionnaire, mais elle est extrêmement bien exploitée.
Dans ce roman, nous suivons la création de « Concentration », une télé-réalité. Les candidats sont choisis au hasard dans la rue et sont enfermés dans des camps qui sont horriblement similaires aux camps… eh bien, aux camps de concentration.
Les candidats sont filmés en permanence, affamés et maltraités par les kapos.
Bien qu’avec une audience qui crève déjà les plafonds, les créateurs de cette émission décident de donner aux spectateurs le droit de vie ou de mort, en leur donnant le choix des prochains prisonniers à mourir.
Il y a donc une grosse remise en question des « méchants » dans cette histoire : les créateurs de l’émission ou ceux qui regardent et décident de qui va vivre ou mourir ?
On assiste aussi à une grosse dénonciation de l’hypocrisie de la population : Plus ils sont révoltés, plus ils disent qu’il ne faut pas regarder. Plus ils disent qu’il ne faut pas regarder, plus ils regardent.
Dans ce romans, la plupart des prisonniers sont résignés à leur sort (travail forcé, malnutrition, mort).
Sauf Pannonique, belle et rebelle, une jeune femme d’une beauté indescriptible, qui se dresse contre le système grâce à de nombreux coups de théâtre, et un compagnon de cellule qui croit en elle plus que quiconque.
Dans l’autre camps, nous retrouvons la kapo Zdena, qui n’a rien pour elle : elle n’est ni charismatique, ni intelligente. Zdena développe alors une obsession malsaine pour Pannonique. Elle admire sa beauté, son silence, sa préservation et sa façon de ne jamais capituler.
Les personnages sont très bien construits et très intéressants. Le plus captivant reste pour moi la relation prisonnier/kapo de Pannonique et Zdena.
Ma note
Ce Nothomb n’est pas un coup de cœur, mais reste une excellente lecture. Si je suis incapable d’expliquer pourquoi j’aime le style d’Amélie Nothomb, je suis aussi incapable d’expliquer pourquoi celui-ci n’a pas été un coup de cœur, parce qu’il vaut le détour.
Note : ★★★★★ (16/20)